jeudi 6 mars 2008

Hommage aux traducteurs

"Vous faites partie, Mesdames et Messieurs les interprètes et traducteurs, de ces travailleurs de l'ombre dont le rôle est essentiel à la vie internationale. Il convient de vous en rendre hommage. Votre contribution à la compréhension entre les peuples est essentielle parce que vous êtes les passeurs, passeurs des mots et donc des idées sans lesquels le dialogue ne serait pas possible.

Si votre travail est de haute technicité et de grande précision - car il est indispensable que la traduction rende toujours le plus exactement possible les propos ou les textes - votre rôle est plus vaste, car vous ne véhiculez pas seulement des mots, mais aussi un état d'esprit, une culture, des idées.

De même que l'orateur doit trouver le mot juste pour convaincre, il vous appartient de trouver le mot juste pour traduire et la découverte de mots intraduisibles permet bien souvent de mettre en évidence une difficulté de compréhension plus profonde.

Chacun sait que freedom, Freiheit et liberté sont des mots qui vont très bien ensemble lorsqu'il s'agit de traduire mais qu'au fond, dans les langues et civilisations dont ils sont issus, ils n'expriment pas exactement la même idée. De la sorte, la traduction, elle-même, participe du débat en ce sens qu'elle est un révélateur des différences en même temps qu'un lien de compréhension entre des êtres qui ne se comprendraient pas sans elle.

Parler de la langue, des mots et des idées est un sujet infini. Pourquoi, par exemple, les adolescents écrivent-ils love sur les murs de Genève et non amour ? Par une sorte de pudeur ? Parce que le mot amour est connoté chrétien ? Par effet de mode ? Mais je m'écarte de mon sujet qui est aujourd'hui de vous dire, Mesdames et Messieurs les interprètes et traducteurs, l'estime du gouvernement genevois. Merci pour la qualité de votre travail, si indispensable à la Genève internationale ! Merci de nous aider à mieux nous comprendre les uns les autres !"

Laurent Moutinot

Vice-président du Conseil d'Etat

Discours prononcé le 25 janvier 2007 au Palais des Nations lors du Forum de la Conférence internationale permanente d'instituts universitaires de traducteurs et d'interprètes.

mercredi 5 mars 2008

2008, Année Internationale des langues


« Le premier instrument du génie d’un peuple, c’est sa langue » Stendhal

Le 16 mai 2007, l’Assemblée générale des Nations Unies proclamait 2008 Année internationale des langues. Les questions de langue étant au cœur du mandat de l’UNESCO dans les domaines de l’éducation, des sciences, des sciences humaines et sociales, de la culture ainsi que de la communication et de l’information, l’Organisation a été nommée organisme chef de file pour la célébration de cet événement.

Pour célébrer l’Année internationale des langues, l’UNESCO invite les gouvernements, les organismes des Nations Unies, les organisations de la société civile, les institutions éducatives, les associations professionnelles et toutes les autres parties prenantes à multiplier leurs activités propres afin de promouvoir et protéger toutes les langues, particulièrement les langues en danger, dans toutes les situations de la vie individuelle et collective.

Cette désignation intervient à un moment où la diversité linguistique est de plus en plus menacée. Or, la langue est indispensable à la communication sous toutes ses formes et c’est la communication qui rend possibles le changement et le développement au sein de la société humaine. Aujourd’hui, dans de nombreuses régions du monde, le fait d’utiliser (ou de ne pas utiliser) certaines langues peut ouvrir des perspectives (ou les fermer) à de larges fractions de la société.

Parallèlement, on est de plus en plus conscient que les langues jouent un rôle déterminant dans le développement, qu’il s’agisse de : promouvoir la diversité culturelle et le dialogue interculturel, renforcer la coopération, offrir à tous une éducation de qualité, construire des sociétés du savoir intégratrices, préserver le patrimoine culturel, mobiliser la volonté politique pour appliquer les acquis des sciences et technologies au développement durable.


A nous, traducteurs, de participer à cette action en continuant de respecter les langues avec des traductions de qualité, favorisant les échanges et la communication de nos partenaires dans le monde entier.